La chute du chantier John Scott à Penhoët

  Note de l’auteur: suite aux recherches sur les chantiers John Scott (voir la page consacrée à la famille), voici la version anglaise de la chute du chantier John Scott of Penhoët (source: extrait du livre Scotts’ Men – 300 years of Scotts’ in Greenock)
  En 1861, le gouvernement français, préoccupé depuis de nombreuses années par la domination des services transatlantiques de courrier, de passagers et de fret par les compagnies de ligne de transport britanniques et américaines a décidé d’autoriser un certain nombre de services transatlantiques subventionnés. Les liaisons vers New-York, l’Amérique centrale et les Indes occidentales ont été attribuées à la Compagnie Générale Transatlantique, Paris. Scott & Co. a remporté un concours international pour la construction de huit paquebots transatlantiques destinés à ces services. Trois navires ont été construits à Greenock et les cinq autres sont construits dans un nouveau chantier naval moderne situé sur un site vierge en France à St Nazaire. Le contrat prévoyait également que Scott conçoive le chantier naval, construise et équipe tous les ateliers et les postes de construction avant la construction des navires. Scott et ses collaborateurs ont également été chargés de recruter et de former une main-d’œuvre locale dans divers métiers de la construction navale. C’était un projet tout à fait remarquable. John Scott (IV ème de la lignée) aurait du avoir des doutes avant de s’engager, mais toutes les difficultés furent éludées. John Scott avait même construit des maisons pour protéger son personnel des autorités locales et fournissait même des cantines d’entreprise! Les navires ont été achevés comme prévu, les navires à Roues «Washington», «Lafayette» et «Europe» sur le chantier à Greenock et «Impératrice Eugénie», « France », « Nouveau Monde », « Panama » et « Saint Laurent » sur le chantier français entre 1864 et 1866. Le premier navire construit en France a été mis à l’eau avant que le premier navire du chantier Scotts Greenock ne soit parti pour son voyage inaugural et seulement un peu plus de deux ans après la création du chantier, un calendrier qui était stupéfiant compte tenu du fait qu’aucune installation n’existait auparavant. Hélas, ce qui a été à bien des égards un triomphe s’est avéré être un échec financier. Le contrat a en effet contribué à détruire la société du fait que John Scott avait dû prendre en charge une partie du paiement en actions de la C.G.T., mais en raison de la baisse au moment de l’achèvement des navires, les actions se sont avérées sans valeur, ce qui a entraîné la faillite de Scott et Co en France et a eu des répercussions en Ecosse et ce n’est que grâce à leur solide réputation et à leurs relations de longue date avec les armateurs, notamment Holts et Swires, qu’ils ont pu résister à la tempête. Plusieurs raisons expliquent l’échec de Scott et Co à St Nazaire et de Scott and Sons à Greenock en décembre 1866. Notamment des retards dans l’obtention de plaques de fer et de sections de qualité acceptable pour les navires des chantiers Greenock et St Nazaire et une construction navale en pleine essor sur la Clyde de 1862 à 1863, ce qui a poussé nombre de ses ouvriers qualifiés à se faire débaucher par d’autres constructeurs de navires de la Clyde offrant des salaires plus élevés. Le paiement partiel des navires a été effectué sous forme d’actions privilégiées de la C.G.T. que Scott n’a pas été en mesure d’encaisser en raison des difficultés de la compagnie avec la Bourse. Dans son dernier échange de lettres avec M. Goyetche, de la CGT, John Scott (IV) a clairement indiqué qu’il pensait avoir été trahi par la CGT et en particulier par les frères Pereire.
Bien sur ce texte n’engage que leurs auteurs. Néanmoins la Cie Générale Transatlantique avait pour actionnaire principal le Crédit Mobilier qui est en grande difficulté en 1866 et fait faillite en 1867…. Les derniers échanges par courrier entre le directeur de la C.G.T. et John Scott – Courrier CGT en anglaisRéponse John Scott en anglaisTraductions françaises des 2 textes
Le texte ci-dessus original en anglais During 1861, the french government, which had been concerned for many years at the domination of the transatlantic mail, passenger and cargo services by British and American liner companies decied to authorise a number of subsidised transatlantic services. The routes to New-York and to Central America and the west Indies were awarded to the cie Générale Transatlantique, Paris. An international competition to build eight transatlantic liners for these services was won by Scott & Co. With three ships being buit in Greenock and the remaining five being built in a new modern shipyard on a green field site in France at St Nazaire.   The contract also called for Scott’ to design the shipyard, build and equip all the workshops and the building berths before building the ships. Scott and co were also responsible for recruiting and training a local workforce in a variety of shipyard trades.It was altogether a most remarkable project and John Scott (IV) must have had his doubts before taking it on but in fact all the difficult tasks were achieved.   John Scott had even buit houses to protect his workforce from locallandlords and provided works canteens ! The vessels were completed as planned, the paddlers « Washington », « Lafayette » and « Europe » at Greenock and the « Impératrice Eugénie », France, Nouveau Monde Panama and Saint Laurent from the french yard between the years 1864 ans 1866. The first french built ship was launched before the Scotts’ ship had left on her maiden voyage and only just over two years since the yard was established, a schedule which was astounding in view of the fact that no facilities previously existed. Alas, what was in so many respects a triumph turned out to be a finacial failure.   The contract however was instrumental in almost destroying the company resulting from a condition that Scotts’ had to take part of the payment in shares in the CGT, but due to the recession at the time of completion of the ships the shares proved worthless, which resulted in Scott and Cie in France being bankrupt, this had repercussions at home and it was only due to their strong reputation and long standing connections with shipowners, notably Holts and Swires, that they were able to weather the storm.   There were a number of reasons for the failure of Scott et Cie in St Nazaire and Scott and Sons in Greenock in december 1866, including early delays in procuring iron plates and sections of acceptable quality for both the Greenock and St Nazaire ships and an unexpected shipbuilding boom on the Clyde in 1862-1863 which resulted in many of his skilled ironworkers being poached by other Clyde shipbuilders offering higher wage rates. Part payment for the ships was made in the form of preference shares in CGT which Scott was unable to cash in time of need because of difficulties CGT were having with the Bourse. In his final exchange of letters with . Goyetche, of CGT, John Scott (IV) made it clear that he believed he had betrayed by CGT and in particular by Pereire brothers.