Les premières personnes qui pénètrent dans les ruines de Saint-Nazaire le 11 mai 1945 font toutes le même constat : la ville est presque entièrement rasée. La plupart des bâtiments communaux principaux sont détruits (hôtel de ville, hôpital, bains douches, caserne des pompiers, dispensaire, commissariat de police, bourse du travail, église St Gohard, etc). Il faut ajouter à cette liste la sous-préfecture, l’hôtel des postes, la chambre de commerce, la caisse d’épargne, la caserne des douanes, le bureau des ponts et chaussées. La gare, le palais de justice, l’église St Nazaire, l’abattoir, le parc des sports, le vélodrome sont gravement endommagés. Seuls la caserne militaire, la prison, l’usine du service d’eau, le marché, le foyer de Penhoët sont épargnés. La plupart des écoles et les collèges sont détruits, hormis les écoles de Méan et Penhoët, le groupe scolaire de Plaisance et l’école du petit caporal.
50% des maisons sont détruites, les autres, généralement irréparables, seront rasées et seules 15% pourront être remises en état. Sur 8 000 maisons recensées avant guerre, seules une centaine sont intactes.
Voir ici… quelques constructions qui ont survécu
Le port a subi beaucoup de dommages, mais le gros œuvre est peu touché et on peut espérer une remise en état rapide des installations (le premier « liberty ship » entrera dans le port le 15 août 1945). Les chantiers navals et aéronautiques sont presque entièrement détruits.
Enfin, les bombardements, entre 1940 et 1943, auront fait 479 morts et 576 blessés.
Une ville nouvelle
« Saint-Nazaire a la particularité dans son Histoire d’avoir été une ville construite deux fois sur une période d’un siècle. » (Daniel Sicard – La reconstruction de St Nazaire)
Dès le 11 mai 1945, François Blancho reprend les rênes de la ville et ce jusqu’en 1968 (avec trois interruptions pour des mandats nationaux).
Daniel SICARD (auteur, historien, ancien directeur de l’écomusée) raconte les années 1950 de Saint-Nazaire, quand la ville pansait ses terribles blessures de la guerre.
Détruite à 85%, Saint-Nazaire est l’une des cités les plus marquées par la guerre. C’est la toute dernière ville de France libérée, puisque la poche [de résistance allemande] de Saint-Nazaire ne tombe que le 11 mai 1945, trois jours après l’armistice! Après la Libération commence une longue période de déminage effectuée avec les prisonniers allemands. Ce n’est qu’à partir de 1946 que les travaux de déblaiement débutent, orchestrés par le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU), et ils s’étaleront sur deux années. Ce qui n’est pas récupérable sert à combler un grand marais, dans l’ouest de la ville. Il deviendra un parc paysager avec la reconstruction.
Saint-Nazaire, qui comptait 36 000 habitants avant la guerre, a été complètement évacuée en 1943. A la Libération, c’est une ville fantôme qui ne compte que 60 habitants. Après la victoire alliée, elle reste interdite aux habitants. Les nazairiens vont progressivement revenir chez eux, mais dans des zones très précises: seuls ceux dont la maison est intacte sont autorisés à se réinstaller. Pour les autres, des espaces sont aménagés pour construire des logements temporaires. Près de la base des sous-marins, sur tout le long du littoral jusqu’à Villes-Martin, une véritable ville provisoire en bois sort de terre. Un centre commercial provisoire fut regroupé sur la place Marceau. Les principales administrations sont également concernées, sachant qu’une partie d’entre elles, dont la mairie, a été décentralisée à Pornichet. En 1946, les nazairiens sont près de 12 000; huit ans plus tard, la ville recense 40 000 habitants. En 1954, environ 10 000 d’entre eux – soit un quart de la population – vivent dans quelques 2 100 logements provisoires.
Dès les bombardements de 1942 qui détruisent la ville, des architectes planchent sur la reconstruction. L’architecte en chef est d’abord André Guillou, évincé ensuite par Noël Le Maresquier. Fils d’architecte, Grand Prix de Rome comme son père, Le Maresquier connaît la région, car il passe tous ses étés à Préfailles, de l’autre côté de l’estuaire de la Loire, dans une villa voisine de celle des Debré. Il a d’ailleurs épousé la soeur de Michel Debré.
Il propose un plan de reconstruction global, partant du principe que la ville a été entièrement détruite et qu’elle ne bénéficiait pas auparavant d’un intérêt patrimonial et artistique particulier. S’il fait table rase, Le Maresquier est plutôt un classique, pas vraiment un moderne. Il va donc rester attaché au régionalisme breton et privilégier, par exemple, les immeubles avec des toits en ardoise plutôt que plats. La modernité sera donc très atténuée à Saint-Nazaire, à quelques exceptions près, comme cet immeuble proche du port que l’on appelle «le Building», sorte de clin d’oeil à la Cité radieuse de Le Corbusier.
Le plan de reconstruction fut approuvé par la municipalité en octobre 1947 puis par le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) en 1948. Une reconstruction qui durera près de 30 ans.
Comment ces projets sont-ils perçus par les nazairiens?
La ville moderne est un choc: grandes avenues et immeubles blancs, cela n’a rien à voir avec le Saint-Nazaire d’avant-guerre, relativement insalubre. Il y a parfois du rejet de la part des habitants, et la crainte de vivre dans une ville un peu anonyme comme on en voit alors en Europe de l’Est. Mais Le Maresquier va imposer son projet jusqu’au bout. Les réactions à l’encontre du remembrement, qui nécessite un gros travail sur ce tissu urbain décalé, seront plus nombreuses: les échanges de parcelles entraînent régulièrement des conflits et des protestations. Pour peser sur les décisions, les sinistrés s’organisent en associations. Des coopératives de reconstruction, où les habitants se regroupent, voient également le jour. L’une, plus à droite, est soutenue par les commerçants; l’autre, plus à gauche, a les faveurs des syndicats. Les rapports de force sont parfois assez durs.
La véritable nouveauté de la reconstruction, c’est donc plutôt la création de l’avenue de la République ?…
Effectivement. Le Maresquier propose un nouvel axe qui traverse toute la ville reconstruite, le long duquel sont installés tous les commerçants. C’est une avenue reliant la mairie à la gare, vers l’arrière-pays. Il fait pivoter l’axe de la ville du second Empire de 90 degrés, de façon que Saint-Nazaire se tourne vers l’intérieur des terres et ne soit plus collée à son port d’origine. Il va ainsi déplacer la ville de 500 mètres vers le nord, laissant une zone tampon entre les bassins et la ville. Il s’agit de séparer la zone d’habitation de la zone industrialo-portuaire par une grande coulée verte. (qui ne se fera jamais ! ndlr)
Combien de temps la reconstruction va-t-elle durer?
Elle s’achève officiellement à l’inauguration de l’hôtel de ville, en 1960. Le maire souhaitait qu’on bâtisse en priorité les groupes scolaires et que la dernière administration reconstruite soit la mairie, qui parachevait la reconstruction sur le périmètre officiel. Mais les travaux vont, bien sûr, se poursuivre, avec la construction d’une bibliothèque, d’un centre social, de la Soucoupe, de la Maison du peuple, etc. Mais dans les faits, la reconstruction a duré presque trente ans et, jusqu’au début des années 1970, on trouvait des nazairiens habitant encore en baraque.
En savoir plus sur… le Centre MarceauQu’en est-il des Chantiers ?
Avec le déclin, depuis les années 1930 et après la guerre, des lignes transatlantiques qui ont fait la renommée de Saint-Nazaire (le transport aérien se développe), la construction navale prend son essor. Dans les années 1950, les chantiers sont le nouveau poumon économique de la ville. Décimée par le second conflit mondial, la flotte de commerce doit être reconstituée, les commandes affluent à Saint-Nazaire, où l’on sait construire aussi bien des paquebots que des pétroliers ou des navires pour la Marine Nationale. Lorsque les deux principaux chantiers, ceux de la Loire et ceux de Penhoët, fusionnent, en 1955, pour donner naissance aux Chantiers de Saint-Nazaire (qui deviendront Chantiers de l’Atlantique en 1961), ils emploient directement 11 000 salariés, soit plus du quart de la ville: un véritable Etat dans l’Etat !
Le lancement du France, le 11 mai 1960, en présence du général de Gaulle, est une apothéose pour la cité et ses chantiers. Cette même année voit l’inauguration de l’hôtel de ville, qui marque officiellement la fin de la reconstruction. C’est aussi, paradoxalement, le début du déclin. La concurrence japonaise va être terrible: si l’Europe contrôle plus des deux tiers du marché de la construction navale au début des années 1950, les chantiers nippons construisent à eux seuls plus de 40% des navires au milieu des années 1960.
Mais un demi-siècle plus tard, après de multiples restructurations, les Chantiers de l’Atlantique sont toujours là !
(fin de l’entretien)
Consulter le site des Chantiers de l’Atlantique
La Lutte Sociale
(extrait du livre de Nicolas Faucier: les ouvriers de Saint-Nazaire)
Jusqu’en 1880 les travailleurs nazairiens demeuraient complètement inorganisés et n’avaient pas encore conscience de leur force. Les conditions de travail étaient dures, les accidents fréquents, les salaires misérables…mais c’était ainsi. A cette époque un seul groupement ouvrier perdurait au sein d’une Chambre Syndicale des Corporations Réunies mais le mouvement syndical stagnait.
Depuis quelques années dans le Saint-Nazaire qui s’industrialisait, la population augmentait, la ville s’étendait et les esprits s’ouvraient au socialisme.
En 1882 avec la réouverture du Chantier de Penhoët, la création du Chantier de la Loire et le démarrage de l’usine des Forges de Trignac les rapports de force vont évoluer. C’est à partir de cette année là que le mouvement syndical commence à se développer dans le milieu ouvrier. Deux hommes, Fernand Pelloutier et Aristide Briand, vont être les catalyseurs de cette évolution vers un socialisme ouvrier, bientôt rejoints par le nantais Charles Brunelière. Dans un premier temps ils vont tout faire pour créer un groupe socialiste en vue des élections municipales de 1889. Mais ce sera un échec et c’est le républicain modéré, Fidèle Simon, qui sera élu.
La déception passée, début 1892, les deux hommes se retrouvent et reprennent leurs discussions sur l’évolution du socialisme et surtout la défense des ouvriers. Ils furent rapidement amenés à étudier la question de la grève générale, déjà préconisée par certains syndicalistes, comme seul moyen de pression vis à vis du patronat.
En août de la même année, une première tentative de grève générale, suite au renvoi de deux ouvriers aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL), avortera. En 1894, ce sera un conflit aux Forges de Trignac avec une grève de 54 jours (une première dans la région) mais qui encore une fois se soldera par un échec. La fin du siècle voit donc toujours la force rester du côté patronal.
Le début du XXème siècle sera troublé par de nombreux conflits, non plus seulement pour des augmentations mais aussi pour de meilleures conditions de travail.
1907, 1909 et surtout 1911 avec un mouvement de 4000 grévistes sur les quais de Penhoët (dockers, charbonniers, rouliers,…) qui bloquera le port pendant plusieurs jours. Mais l’action, pourtant activement défendue par le secrétaire de la Bourse du Travail, Henri Gautier, ne mobilisera pas complètement les ouvriers des chantiers et le résultat sera très faible.
Au matin du 23 juillet 1917, les 1587 ouvriers des ACL cessaient le travail pour des revendications salariales. A midi, les 4879 travailleurs des neuf autres établissement nazairiens se joignaient aux grévistes pour vaincre la résistance patronale. Ainsi c’est près de 6500 hommes qui désertaient leurs ateliers pour la première fois : Saint-Nazaire était paralysée. Finalement et rapidement le conflit se régla à la Bourse du Travail à l’avantage, cette fois-ci, des ouvriers !
Face au pouvoir patronal, les syndicats avaient montré qu’ils étaient en mesure de faire respecter la volonté ouvrière. Ils avaient acquis une influence avec laquelle les patrons devraient désormais compter.
Les mouvements sociaux vont ensuite se succéder avec plus ou moins d’ampleur. Notons par exemple, début 1936, suite à une dénonciation de la convention collective de la métallurgie par la direction des Chantiers de Penhoët, la mobilisation de 5000 ouvriers. La médiation du maire socialiste élu en 1925, François Blancho et du sous-préfet permettait un accord qui rétablissait les acquis et qui de plus profitait aux ouvriers des ACL.
La même année, le 3 mai, a lieu en France le deuxième tour des élections législatives. Le scrutin donne la majorité à une coalition de gauche, le Front populaire, conduite par un chef charismatique, le socialiste Léon Blum. À peine le gouvernement est-il installé que se multiplient dans tout le pays les grèves et les occupations d’usines, de chantiers et de magasins, dans l’espoir d’un renversement du système capitaliste. Les travailleurs nazairiens ne seront pas en reste et participerons activement aux différents mouvements.
Pour en savoir plus sur le Front Populaire en France.
Le 3 septembre 1939, c’était le départ des mobilisés puis l’occupation allemande et la quasi fermeture des entreprises nazairiennes.
A la libération, les esprits sont plus à reprendre le travail pour retrouver une vie « normale » qu’à contester et ce malgré une inflation importante qui ampute les salaires (48% en 1945, 52% en 1946, 49% en 1947).
Il faudra attendre 1950 pour voir le retour d’une grande grève suite à l’ouverture de négociations sur les salaires. La Direction proposait alors une hausse de 5% alors que la demande des syndicats était de 15% suite encore à la hausse des prix (inflation 1949: 13,2% – 1950: 10%). Le conflit dura 40 jours mais l’intransigeance patronale devait avoir raison du mouvement. Ce fut une grande désillusion pour tous les ouvriers et les syndicats.
Puis ce sera en 1955, une action revendicative enfin victorieuse mais au prix d’une lutte acharnée.
En février, favorisé par le gouvernement en vue d’un meilleur rendement dans la compétition internationale, les deux chantiers nazairiens fusionnaient pour devenir les « Chantiers de l’Atlantique » avec plus de 10 000 ouvriers et employés.
Suite à une enquête sur la situation de la nouvelle entreprise, les syndicats constataient la richesse du Chantier avec des provisions et réserves 7 fois supérieur au capital ! Ils calculaient par ailleurs, que de 1946 à 1955, si l’indice des salaires était passé de 100 à 548, celui des dividendes avait bondi de 100 à 3502 !
C’en était trop et ce fut le début d’une longue série de débrayages, rassemblements et manifestations, jusqu’à la journée du 20 juin avec l’occupation de la Direction et la séquestration du Directeur.
En savoir plus sur… le Conflit Social de 1955
A partir de cette date le combat syndical ne se relâchera plus, étant maintenant ancré dans l’esprit (pour ne pas dire la culture) des travailleurs nazairiens. Par contre il sera de plus en plus axé sur le maintien de l’emploi, avec l’appui de la population, suite à la grande crise de la Navale française dans les années 60.
A consulter également : l’association nazairienne AREMORS publie plusieurs ouvrages sur différents thèmes concernant la ville : la poche de St Nazaire, la Bourse du travail, les luttes ouvrières, les coopératives ouvrières,…
En résumé…
Que doit-on retenir de ces quelques pages ?…
Principalement que Saint-Nazaire a finalement bénéficié de trois facteurs principaux : géographique, humain et économique.
Géographique (ou géologique) tout d’abord, car c’est l’ensablement continu de la Loire, empêchant les navires de remonter jusqu’à Nantes, qui a décidé les instances politiques et économiques à créer un avant-port à la capitale ligérienne dont l’activité périclitait dangereusement.
Humain ensuite, car c’est par la volonté des décideurs locaux appuyés par quelques nantais que Saint-Nazaire a été retenue. Ce choix a été long à se dessiner, la bourgade d’alors étant en concurrence avec Paimboeuf qui au milieu du XVIIIème siècle était une commune bien plus développée et déjà une Sous-Préfecture. Sans toutes les démarches entreprises par les élus pour promouvoir la ville, jusqu’aux ministères parisiens, il est probable que le choix aurait été tout autre.
Economique enfin, car le développement d’une cité est souvent lié aux Hommes qui y investissent. Pour Saint-Nazaire, il s’agit indéniablement des deux frères Pereire. Personnages controversés s’il en fût – capitaines d’industrie pour certains, spéculateurs avisés et sans scrupule pour d’autres – il n’empêche qu’ils sont à l’origine d’un élément clé du développement de la ville : la Compagnie Générale Transatlantique.
Une fois le port choisi comme tête de ligne vers l’Amérique Centrale puis l’Amérique du Sud, il a fallu l’adapter pour recevoir les navires et ce fut la construction d’un premier bassin, puis d’un second et pour finir d’un accès direct à l’estuaire. Ensuite c’est le besoin de construire de nouveaux paquebots, toujours plus grands, toujours plus beaux et c’est là que la décision de relancer les Chantiers de Penhoët a été primordiale, car avec l’installation concomitante des Ateliers et Chantiers de la Loire, Saint-Nazaire s’est retrouvée être, comme on la nommera dans les années 60, « Capitale de la Construction Navale».
Et c’est ce statut bien réel qui lui permettra, quinze ans plus tard, lors de la grande crise du transport maritime en 1975, de rester le dernier chantier naval en France et de devenir ensuite l’un des tous premiers chantiers au monde.
Rappel des grandes dates significatives dans le développement de Saint-Nazaire.
Epilogue
Cette recherche personnelle sur l’Histoire de Saint-Nazaire, forcément incomplète, s’arrête ici et je souhaite que vous ayez pris du plaisir à lire ces lignes. Bien entendu la ville ne s’est pas figée depuis 1965, bien au contraire. Sous l’impulsion de Joël Batteux, maire de 1983 à 2014 , elle va même, tout récemment, renouer avec son passé de port Transatlantique et se servir de sa « verrue de béton » pour faire de la ville une réelle destination touristique. Ce sera le projet « Ville-Port » et son parcours de mémoire « Escal’Atlantic ».
Un juste retour des choses, non ?
Septembre 2020
et sans oublier… quelques bonus !
2 commentaires
bonjour tre enrichisant j’ai mon apprantissange
chez M. Giquel charcutier ou se trouve le cinéma France je cherche photo si possible merci
bonjour tre enrichisant j’ai mon apprantissange
chez M. Giquel charcutier ou se trouve le cinéma France je cherche photo si possible merci
Bonjour
Personnellement je n’ai pas de photos de ce cinéma. Voici quelques liens qui en parlent…
https://saintnazaire-avantmaintenant.blogspot.com/2017/07/le-cinema-france-saint-nazaire.html
https://saint-nazaire.maville.com/actu/actudet_-au-cinema-france-c-est-relache-depuis-10-ans_35-1837310_actu.Htm
https://rikostnaz4.blogspot.com/2014/12/stnazaire-le-cinema-le-france.html
Cordialement